Quelle finition ?      Les vernis, les lasures.

Document rédigé par Camille DP (cybertbricoleur.net)

La finition du bois est souvent sujette à réflexion. En effet, on trouve pléthore de produits sur le marché et il est très facile d’être séduit par tel ou tel aspect annoncé. Or, bien souvent, on oublie qu’une finition ne doit pas seulement être esthétique mais aussi adaptée à l’usage que l’on en fera et à l’essence sur laquelle elle sera appliquée.
Il n’est pas question de dresser une liste exhaustive : c’est impossible, d’autant qu’il y a diversité de produits dont, de plus, les compositions sont différentes en fonction des fabricants. Le monde de la décoration évolue en permanence et de nouveaux produits arrivent tous les jours sur le marché. En revanche, les bases restent identiques.
En se posant les bonnes questions, en s’appuyant sur quelques connaissances sur les types de produits, le choix sera non seulement plus rapide mais il répondra à l’utilitaire aussi bien qu’au décoratif.

Avant de passer à la finition, se succèdent toutes les phases de préparation. Une finition est donc la dernière manipulation avant la mise en service de la pièce, le support doit être prêt à la recevoir.
Chaque finition amène souvent une préparation spécifique, c’est pourquoi il est important de penser le meuble fini avant de vous lancer dans un projet.
Si vous n’êtes pas un habitué de ce travail, établissez une liste des étapes du travail à faire et notez les produits qu’il vous faudra à côté en fonction de chaque phase.
Ce n’est pas en cours de travail qu’il faut s’apercevoir que les produits ne sont pas compatibles ou bien qu’ils ne correspondent pas à vos souhaits !

Pour choisir une finition il est important de ce poser une série de questions :

• Pour quel usage ?
• Pour quel aspect ?
• Pour quel entretien ?

SOMMAIRE :

1.      Exemple :

2.      Les vernis :

3.      Les lasures :

1 - Exemple :

Pour une table basse chez des personnes qui reçoivent beaucoup, la finition doit être à la fois protectrice et simple d’entretien.
A priori, la cire ne semble pas le meilleur choix. Pourquoi ? Parce que taches d’alcool, d’eau, de gras …
Mais si l’on aime l’aspect de la cire, pourquoi s’en priver ? On choisira alors un vernis acrylique mat et une couche de cire naturelle ou une cire minérale, pour le lustre…ou encore, un fondur anti-tache et une cire naturelle. Cette finition restant quand même plus délicate, l’utilisation de sous-verre sera la bienvenue.
En fait, la finition la plus adaptée est un vernis polyuréthane, type « bistrot » qui ne demande qu’un coup d’éponge et qui ne craint ni l’eau, ni les taches de gras. Il faudra cependant se méfier de certains alcools et des objets chauds.

» Il est capital de vérifier que la finition, le type de produit que vous envisagez, est compatible avec le bois.

Signalons l’iroko, bois très particulier qui n’aime pas les produits siccatifs donc les huiles siccatives et les résines polymérisables qu’il empêche de sécher.

2 - Les vernis :

• Les vernis s’appliquent sur tous les supports, aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Il existe plus de vernis que de supports à recouvrir.
• Les vitrificateurs sont des vernis employés généralement pour le sol. On les nomme ainsi pour les différencier des vernis classiques de par leur résistance supérieure.

A - Coloration des vernis :

• Tous les vernis se teintent, soit aux colorants universels, soit aux pigments en poudre, soit aux peintures acryliques type beaux arts pour les vernis acrylique, soit à la peinture à l’huile type beaux arts pour les vernis « à l’huile ». Vous n’obtiendrez pas une couleur uniforme avec des peintures classiques si vous les employez pour teinter un vernis. En effet les peintures sont à base de vernis. En fait, une peinture est un vernis teinté tout simplement. Leur dose de pigment n’est pas suffisante pour obtenir un vernis teinté de qualité alors que les peintures « beaux-arts » sont parfaites.
• Il est tout à fait possible d’opacifier un vernis en lui ajoutant une cuillère à soupe de peinture sous-couche mate acrylique ou glycérophtalique (à choisir en fonction du type de vernis).
• Les vernis en phase aqueuse sont blancs et laiteux, en séchant il deviennent incolores. Il est un peu plus difficile de les teinter.
• Il est important de faire des tests et de vérifier les indications du fabricant. Certains, mais c’est rare, ne se teintent pas ou alors avec un type de colorant particulier. Idem avec les vernis acryliques dont certains peuvent laisser des traînées jaunâtres sur les surfaces foncées.
• Vous trouverez des vernis déjà teintés dans le commerce. Ce type de vernis est très intéressant par ce qu’il permet d’avoir une finition colorée et uniforme rapidement. En revanche, le vernis étant transparent, la couleur du fond influencera toujours la couleur de finition. C’est pourquoi vous ne devez pas vous fiez à la couleur sur l’emballage qui correspond toujours à un fond blanc ou un bois blanc sauf indication contraire.

B - Pensez-y !

• La lecture des étiquettes renseigne bien souvent sur l’usage d’un produit. Dans le cas des vernis, c’est un peu plus délicat. Certains ont bien d’autres usages que celui indiqué, à savoir le bois. Les vitrificateurs aquaréthanes (par exemple Syntilor) s’appliquent sur les surfaces peintes à l’acrylique.
• Réservez de préférence les vernis à l’huile sur les finitions qui supportent le changement de couleur (jaunissant) et évitez les sur les bleus et les finitions contemporaines dont on désire préserver l’aspect d’origine.
• Un vernis teinté en dernière couche en extérieur sur le bois limitera l’impact des U. V.
• Une nouvelle génération de vernis « bioréthane » (phase aqueuse) avec éco-label et garantie sans COV (composés organiques volatils) sera tout à fait indiquée dans les maisons ayant de grandes surfaces à vernir et pour toutes les personnes désirant un produit non toxique. Ce type de vernis/vitrificateur s’applique aussi bien au sol que sur les murs et toutes les surfaces suffisamment accrocheuses.

C - Entretien des vernis :

• Leur entretien est limité au lavage à l’éponge et au détergent doux. Il ne faut pas utiliser de tampon à récurer ni de produits agressifs.
• Pas de contact direct avec les sources de chaleur intense car bien souvent, un voile blanc apparaît alors. Attention aux chocs sur les vernis acryliques qui ont tendance à sauter.
• La remise en état se fait en ponçant et en appliquant une nouvelle couche après vérification que le vernis ne s’écaille pas : dans ce cas, il faut le décaper complètement.
• Vous trouverez des rénovateurs type « popote à vernis » dans le commerce pour remettre en état le film de surface. Vous pouvez aussi consulter la fiche « Recettes maisons pour l’entretien du bois ».

D - Après le vernis :

• Vous ne pouvez ni peindre ni cirer un vernis « à l’huile », l’un et l’autre ne pourraient ni adhérer, ni sécher.
• Vous pouvez appliquer un vernis « gras » phase solvant, sur un vernis « maigre » phase aqueuse mais pas l’inverse, sauf préparation du support ou usage très spécifique dont vous connaissez le résultat avec certitude.
• Il existe aujourd’hui un produit qui permet de peindre sur le vernis et les surfaces lisses, ESP de Durieu. Sinon, il faudra décaper les vernis à l’huile avant nouvelle finition.
• En revanche, une très légère couche de cire minérale appliquée au chiffon pour lustrer un vernis à l’huile lui redonnera du brillant. Dans ce cas, il faut frotter longuement pour ne laisser qu’un très léger film sans trace.
• Le vernis acrylique brillant et satiné sera poncé (complètement dépoli) avant mise en peinture ou nouvelle finition.

3 - Les lasures :

• La lasure est une finition laissant apparaître le veinage du bois, proposée pigmentée pour protéger le bois en extérieur des U. V.
• Elle est généralement micro poreuse et peut tout à fait être utilisée en intérieur pour garder son aspect naturel au bois tout en le protégeant.
• Comme pour les vernis et les peintures, les lasures existent en phase solvant et en phase aqueuse.

A - Coloration des lasures :

• Les lasures se teintent très bien avec les colorants universels, les pigments et les peintures beaux-arts. Sauf indication contraire, ces produits acceptent bien la teinte.

B - Pensez-y !

• La lasure, sauf indication précise sur l’emballage, ne s’appliquera pas au sol, c’est une finition verticale. Par exemple, lasure de chez Durieu applicable au sol.
• Comme pour toutes les finitions laissant le support apparent, il faut prendre en compte la couleur d’origine qui influencera toujours la couleur de finition.
  
  Une lasure verte ne donnera pas la même teinte sur du chêne et sur du pin.
• Les lasures traitent le bois mais ne sont pas curatives. Elles évitent de traiter le bois neuf avant la finition.
• Il est tout à fait possible d’appliquer en première couche une lasure incolore et de terminer par une lasure teintée. L’inverse est inutile.

C - Après la lasure :

• L’avantage de ce produit c’est sa facilité à être remis en état. Il suffit de poncer et de repasser une nouvelle couche. Bien entendu, il ne faut pas attendre que la lasure s’écaille et/ou farine, auquel cas, il faudra décaper le support.
• Les lasures seront généralement décapées avant une mise en peinture, sauf lasure d’imprégnation.